Symbole de vie universellement reconnu, lien entre le souterrain et l’aérien, axe central des rapports sacrés, profanes ou mythologiques que les hommes ont depuis toujours établis entre la terre, le ciel et leur destin, l’arbre est un des thèmes les plus riches et les plus répandus et ce, toutes civilisations confondues.

Sa structure identique, racines, tronc, branches, quelle qu’en soit l’espèce offre, en outre, une similitude anthropomorphique qui se prête au jeu infini des croyances et des interprétations telles que :
* L’arbre de la connaissance dans la bible
* L’arbre de vie chez les bouddhistes
* L’arbre divinatoire dans la Grèce antique
* L’arbre astrologique chez les Celtes où chaque signe correspond à une essence particulière
* L’arbre totem chez les Sioux …

Dans le domaine de l’histoire de l’art, de la poésie à la peinture en passant par la musique, la photographie ou la sculpture, l’engouement des artistes pour l’arbre a balayé les siècles ; sans parler de l’intérêt et de l’attention que lui porte le monde scientifique ou les secteurs économiques, notamment en lien avec l’architecture, l’art de construire et d’aménager.

À l’heure actuelle, le thème de l’arbre, qui pourrait sembler un peu « bateau » tant il a été exploité, n’a cependant jamais été aussi porteur. Les changements climatiques, les dérives de l’industrialisation, les menaces planétaires dues à la pollution et les massacres des forêts à l’échelle mondiale ont créé une urgence écologique et une prise de conscience sociétale qui s’expriment par des comportements nouveaux placés sous le signe du retour à la nature et de la recherche de valeurs  « vraies » : promenades en forêt, plantations parrainées d’arbres, accrobranches, constructions de cabanes – hôtels -, circuits courts, produits bios, stages de sylvothérapie …

On peut aussi épingler le succès phénoménal de « La vie secrète de arbres », du garde forestier allemand Peter Wohlleben, traduit en 32 langues et vendus à plus de 650.000 exemplaires ou l’enthousiasme suscité par le très récent « L’arbre – monde » de Richard Powers, éditions du Cherche-Midi, plaidoyer vibrant pour la sauvegarde de nos forêts.

C’est dans ce contexte, riche en réflexions et en références multiples, que s’inscrit notre projet de saison.

Dominique Mathieu pour le Conseil culturel.