La cour de l'Émulation accueille "Outre-tombe", une installation de Maëlle Dufour dans le cadre de la Triennale Art public.
Même si ce n’est pas une organisation directe de l’Émulation, nous vous convions dès le premier août dans la cour de notre maison Renaissance au n°9 de la Rue Charles Magnette à Liège.
En effet, celle-ci accueille une des pièces inscrites dans le parcours de la Triennale Art Public de Wallonie qui, cette année, prend ses quartiers à Liège.
Vous aurez le plaisir de découvrir l’installation de Maëlle Dufour qui met en relation d’une manière "détonante" l’histoire tourmentée de l’Émulation et le destin des tourmentés d’aujourd’hui sur les routes de l’exil.
Voici comment l'artiste présente son travail :
Outre-tombe porte un questionnement sur le progrès au cœur de deux époques : aujourd’hui et les premières années du siècle passé qui menèrent à la Grande Guerre. Maëlle Dufour y explore les traces de leur décadence et des prémices d’espoir. Elle affirme aussi rendre hommage aux éveilleurs de conscience qui font réfléchir au sens de l’évolution humaine. L’installation est composée de plusieurs éléments : un quadrillage au sol jalonne le parcours sur le mode intuitif ; une fusée s’élève dans la cour ; un faisceau d’informations documentent l’histoire de Chameseddine Marzoug et Lihidheb Mohsen, qui s'attachent à rendre une dignité aux dépouilles des migrants morts en Méditerranée. Certes, la fusée s’impose comme la composante forte de l’intervention : « Elle évoque aussi bien les engins spatiaux capables de repousser les limites de notre monde que les missiles militaires ; le progrès est à double tranchant. On peut y glisser la tête pour voir la page de garde d’une édition des Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand. C’est tout ce qui reste de la bibliothèque de la Société libre d’Emulation incendiée par les troupes allemandes en août 1914. Pour moi, l’inconnu qui a recueilli ce bout de papier voici plus d’un siècle fut, par son geste attentionné de sauvegarde, un marqueur de progrès comme Marzoug ou Mohsen le sont aujourd’hui. »